Café Slavia

en dernière extrémité à la pointe du jour on se retrouvait tous du même côté des vitres l’illusion était démasquée et tout le monde s’en réjouissait nous le savions pourtant ce qui était vrai ne devait pas durer chaque chose qui valait encore son prix allait disparaitre les boissons courtes qui nous enivraient rapidement n’allaient plus être portées par des serveuses qui ressemblaient à des lycéennes dévergondées et sages en même temps retournant chaque matin à l’école pour attendre les vacances chaque année Automne des mots les phrases que j’attendais n’élirent pas domicile sur les bords du fleuve indolent qui se moquait de nous les futurs noyés chaque automne des mots étrangers tombaient comme des sacs sur le sol des eaux traitres l’été je préférais les seins des voisines j’attendais l’automne la récolte de morts jeunes du fleuve domestique en automne je me gavais de mots confits le journal du soir faisait semblant de nous avertir – décalé par la distance – d’une mort fertile par noyades succéssives jamais définitives les yeux des lointaines voisines filaient comme des lampes à pétrole leurs avertissments répétés me touchaient à travers un rideau de poudre j’écrivais à une table délibérément séparée les vacances […]