Impostura ca stil. Reloaded (I)
- 05-03-2009
- Nr. 464
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Alexandru MATEI
- POLEMICI
- 30 Comentarii
Aristocraţii gîndirii, distribuitorii elogiului şi blamului, acaparatorii lucrurilor spirituale v-au spus că n-aveţi dreptul să simţiţi şi să vă bucuraţi: – sînt nişte farisei. (Charles Baudelaire, Burghezilor, Salon 1846) Ar trebui să mă bucur de succesul textului meu din urmă cu două săptămîni. Dar nu am prea multe motive să-l consider un succes, ci mai degrabă începutul ezitant al unei partide pe care eu însumi trebuie s-o clarific şi s-o duc mai departe. Aş vrea să tranşez cîteva ambiguităţi. Impostura este intelectuală atunci cînd impostorul este un autor care se manifestă public în calitate de intelectual, adică îşi arogă statutul cuiva care percepe inteligent evenimentele ce scandează actualitatea. Un editorialist sau autorul unei cărţi apărute în centrul spaţiului public este un astfel de intelectual. Desigur, el poate veni din orice domeniu discursiv, cu legitimaţia de intelectual la vedere. Există, altminteri, mulţi intelectuali români care nu simt nevoia să vorbească în public, dar care ar putea s-o facă. Alţii, printre care mă număr acum şi eu, o fac. Nu înseamnă că sîntem mai inteligenţi decît cei care tac, poate dimpotrivă. Dar, în calitatea acesta, devenim impostori ori de cîte ori nu ne revizium afirmaţiile taxate drept false de către – […]
Aproape orice om se poate trezi ca este un impostor
cu voie sau fara. Chiar și un om de mare capacitate intelectuala precum Nicolae Manolescu a devenit un impostor venind cu o Istorie groasă, punându-se la adăpost prin elogiul adus lui Călinescu. Nu există comparație cu maestrul, iar ceea ce se aștepta de la talentatul c9ritic de acum 4o de ani s-a dovedit
a fi un bluff, deci o impostură. Cum se explică?
Oui, je suis tombe dans le piege qui est maintenant le mien, il est vrai. Vous m\’avez, comme on dit, ouvert les yeux sur ce que je devrais m\’assumer quand j\’entreprends de denoncer des impostures intellectuelles. J\’ai ete saisi par le anti-truisme, et c\’est aussi a cause d\’un dialogue que j\’ai eu avec un intellectuel roumain qui lui donne credit illimite. Je suis moi aussi resentimentaire, je sais, mais je voulais surpasser le ressentiment. Il est bien que ca soit parti, je sais mais je dois affronter les critiques les plus ardues. Il n\’en est pas moins vrai qu\’il y a des gens la qui sont eux-aussi ressentimentaires, mais cela ne change pas la donne. Donc je vous prie de lire mon dernier vlet, d\’aujourd\’hui, dans l\’Obs nouveau comme le dernier de cette serie. Ce qui ne veut pas dire qu\’une solution de continuite ne puisse relancer le debat.
Et, en plus, est-ce que vous ne voulez pas devoiler vos identites? Il se peut que je vous connaissem n\’est-ce pas?
Matei,
Je ne voulais plus intervenir, mais je dois le faire. Car si les critiques qu’on a apportées ici ne sont pas fausses, elles sont par contre complètement inadéquates (y compris les miennes). Il est vrai, tu t’y es exposé en adoptant un discours ambigu, mais il faut que tu continues ta petite série. Et cela ne fut-ce que à cause des réactions (étonnement dégoûté) que ton texte à produit chez les néo-cons. Voici un extrait, dans sa souveraine hauteur, suite au débat grotesque sur la déontologie de tru et d’un certain quotidien:
„…contributia lui Traian Ungureanu va fi mentionata asa cum o merita un om care a scris ceea ce a crezut, cu argumente rationale si cu un talent literar pe care nu-l pot nega nici macar criticii sai cei mai inversunati (nu ma refer la cei care se afla in treaba sa-l acuze de “impostura”, o alta stupiditate ce nu merita mai mult de o secunda de uimire dezgustata).” V. Tismaneanu.
Comparer TRU avec R. Aron / A. Michnik, Basescu avec De Gaulle/ Napoléon/ David (vs Goliath) mérite, malgré tout, une petite dé-con-struction, n’est-pas M. Suceava ?
bonne continuation
Le problème au fond n’est pas de savoir si A. Mattei se trahit. Le fait est qu’il tombe dans le piège du milieu social qu’il entend mettre en lumière. Alors, d’un autre côté, il faut rendre à César ce qui est à César et reconnaître qu’il s’est exposé sur ce fil de discussion à un „public” fort exigeant pour son bonheur ou pour son malheur – au choix. Force est cependant de constater que ce texte et ces réponses ont entretenu et entretiennent un débat vif et les exigences des lecteurs qui sont quand même d’un niveau élevé vis-à-vis du support sur lequel ils s’ancrent. L’objectif est donc atteint en partie. Pour alimenter en continu, je copie un texte gratuit de Deleuze sur les nouveaux philosophes français. Il me semble qu’à s’y méprendre, ces réflexions de Deleuze, pourrait être pris comme une critique d’un aurte espace et d’une autre actualité. Je crois même que ceux qui ne le connaissent pas vont être frappés.
Sur les nouveaux philosophes:
„- Que penses-tu des « nouveaux philosophes » ?
Rien. Je crois que leur pensée est nulle. Je vois deux raisons possibles à cette nullité. D’abord ils procèdent par gros concepts, aussi gros que des dents creuses, LA loi, LE pouvoir, LE maître, LE monde, LA rébellion, LA foi, etc. Ils peuvent faire ainsi des mélanges grotesques, des dualismes sommaires, la loi et le rebelle, le pouvoir et l’ange. En même temps, plus le contenu de pensée est faible, plus le penseur prend d’importance, plus le sujet d’énonciation se donne de l’importance par rapport aux énoncés vides (« moi, en tant que lucide et courageux, je vous dis…, moi, en tant que soldat du Christ…, moi, de la génération perdue…, nous, en tant que nous avons fait mai 68…, en tant que nous ne nous laissons plus prendre aux semblants… »). Avec ces deux procédés, ils cassent le travail. Car ça fait déjà un certain temps que, dans toutes sortes de domaines, les gens
travaillent pour éviter ces dangers-là. On essaie de former des concepts à articulation fine, ou très différenciée, pour échapper aux grosses notions dualistes. Et on essaie de dégager des fonctions créatrices qui ne passeraient plus par la fonction-auteur (en musique, en peinture, en audio-visuel, en cinéma, même en philosophie). Ce retour massif à un auteur ou à un sujet vide très vaniteux, et à des concepts sommaires stéréotypés, représente une force de réaction fâcheuse. C’est conforme à la réforme Haby : un sérieux allègement du « programme » de la philosophie.
– Dis-tu cela parce que B.-H. Lévy vous attaque violemment, Guattari et toi, dans son livre Barbarie à visage humain ?
Non, non, non. Il dit qu’il y a un lien profond entre L’Anti-Oedipe et « l’apologie du pourri sur fumier de décadence » (c’est comme cela qu’il parle), un lien profond entre L’Anti-Oedipe et les drogués. Au moins, ça fera rire les drogués. Il dit aussi que le Cerfi est raciste : là, c’est ignoble.
Il y a longtemps que je souhaitais parler des nouveaux philosophes, mais je ne voyais pas comment. Ils auraient dit tout de suite : voyez comme il est jaloux de notre succès. Eux, c’est leur métier d’attaquer, de répondre, de répondre aux réponses. Moi, je ne peux le faire qu’une fois. Je ne répondrai pas une autre fois. Ce qui a changé la situation pour moi, c’est le livre d’Aubral et de Delcourt, Contre la nouvelle philosophie. Aubral et Delcourt essaient vraiment d’analyser cette pensée, et ils arrivent à des résultats très comiques. Ils ont fait un beau livre tonique, ils ont été les premiers à protester. Ils ont même affronté les nouveaux philosophes à la télé, dans l’émission « Apostrophes ». Alors, pour parler comme l’ennemi, un Dieu m’a dit qu’il fallait que je suive Aubral et Delcourt, que j’aie ce courage lucide et pessimiste.
– Si c’est une pensée nulle, comment expliquer qu’elle semble avoir tant de succès, qu’elle s’étende et reçoive des ralliements comme celui de Sollers ?
Il y a plusieurs problèmes très différents. D’abord, en France on a longtemps vécu sur un certain mode littéraire des « écoles ». Et c’est déjà terrible, une école : il y a toujours un pape, des manifestes, des déclarations du type « je suis l’avant-garde », (les excommunications, des tribunaux, des retournements politiques, etc. En principe général, on a d’autant plus raison qu’on a passé sa vie à se tromper, puisqu’on peut toujours dire « je suis passé par là ». C’est pourquoi les staliniens sont les seuls à pouvoir donner des leçons d’antistalinisme. Mais enfin, quelle que soit la misère des écoles, on ne peut pas dire que les nouveaux philosophes soient une école. Ils ont une nouveauté réelle, ils ont introduit en France le marketing littéraire ou philosophique, au lieu de faire une école. Le marketing a ses principes particuliers :
1. il faut qu’on parle d’un livre et qu’on en fasse parler, plus que le livre lui-même ne parle ou n’a à dire. A la limite, il faut que la multitude des articles de journaux, d’interviews, de colloques, d’émissions radio ou télé remplacent le livre, qui pourrait très bien` ne pas exister du tout.
C’est pour cela que le travail auquel se donnent les nouveaux philosophes est moins au niveau des livres qu’ils font que des articles à obtenir, des journaux et émissions à occuper, des interviews à placer, d’un dossier à faire, d’un numéro de Playboy. Il y a là toute une activité qui, à cette échelle et à ce degré d’organisation, semblait exclue de la philosophie, ou exclure la philosophie.
2. Et puis, du point de vue d’un marketing, il faut que le même livre ou le même produit aient plusieurs versions, pour convenir à tout le monde une version pieuse, une athée, une heideggerienne, une gauchiste, une centriste, même une chiraquienne ou néo-fasciste, une « union de la gauche » nuancée, etc. D’où l’importance d’une distribution des rôles suivant les goûts. Il y a du Dr Mabuse dans Clavel, un Dr Mabuse évangélique, Jambet et Lardreau, c’est Spöri et Pesch, les deux aides à Mabuse (ils veulent « mettre la main au collet » de Nietzsche). Benoist, c’est le coursier, c’est Nestor. Lévy, c’est tantôt l’imprésario, tantôt la script-girl, tantôt le joyeux animateur, tantôt le dise-jockey. Jean Cau trouve tout ça rudement bien ; Fabre-Luce se fait disciple de Glucksmann ; on réédite Benda, pour les vertus du clerc. Quelle étrange constellation.
Sollers avait été le dernier en France à faire encore une école vieille manière, avec papisme, excommunications, tribunaux. Je suppose que, quand il a compris cette nouvelle entreprise, il s’est dit qu’ils avaient raison, qu’il fallait faire alliance, et que ce serait trop bête de manquer ça. Il arrive en retard, mais il a bien vu quelque chose. Car cette histoire de marketing dans le livre de philosophie, c’est réellement nouveau, c’est une idée, il « fallait » l’avoir. Que les nouveaux philosophes restaurent une fonction-auteur vide, et qu’ils procèdent avec des concepts creux, toute cette réaction n’empêche pas un profond modernisme, une analyse très adaptée du paysage et du marché. Du coup, je crois que certains d’entre nous peuvent même éprouver une curiosité bienveillante pour cette opération, d’un point de vue purement naturaliste ou entomologique. Moi, c’est différent, parce que mon point de vue est tératologique : c’est de l’horreur.
– Si c’est une question de marketing, comment expliques-tu qu’il ait fallu les attendre, et que ce soit maintenant que ça risque de réussir ?
Pour plusieurs raisons, qui nous dépassent et les dépassent eux-mêmes. André Scala a analysé récemment un certain renversement dans les rapports journalistes-écrivains, presse-livre. Le journalisme, en liaison avec la radio et la télé, a pris de plus en plus vivement conscience de sa possibilité de créer l’événement (les fuites contrôlées, Watergate, les sondages ?). Et de même qu’il avait moins besoin de se référer à des événements extérieurs, puisqu’il en créait une large part, il avait moins besoin aussi de se rapporter à des analyses extérieures au journalisme, ou à des personnages du type « intellectuel », « écrivain » : le journalisme découvrait en lui-même une pensée autonome et suffisante. C’est pourquoi, à la limite, un livre vaut moins que l’article de journal qu’on fait sur lui ou l’interview à laquelle il donne lieu. Les intellectuels et les écrivains, même les artistes, sont donc conviés à devenir journalistes s’ils veulent se conformer aux normes. C’est un nouveau type de pensée, la pensée-interview, la pensée-entretien, la pensée-minute. On imagine un livre qui porterait sur un article de journal, et non plus l’inverse.
Les rapports de force ont tout à fait changé, entre journalistes et intellectuels. Tout a commencé avec la télé, et les numéros de dressage que les interviewers ont fait subir aux intellectuels consentants. Le journal n’a plus besoin du livre. je ne dis pas que ce retournement, cette domestication de l’intellectuel, cette journalisation, soit une catastrophe. C’est comme ça : au moment même où l’écriture et la pensée tendaient à abandonner la fonction-auteur, au moment où les créations ne passaient plus par la fonction-auteur, celle-ci se trouvait reprise par la radio et la télé, et par le journalisme. Les journalistes devenaient les nouveaux auteurs, et les écrivains qui souhaitaient encore être des auteurs devaient passer par les journalistes, ou devenir leurs propres journalistes. Une fonction tombée dans un certain discrédit. retrouvait une modernité et un nouveau conformisme, en changeant de lieu et d’objet. C’est cela qui a rendu possible les entreprises de marketing intellectuel. Est-ce qu’il y a d’autres usages actuels d’une télé, d’une radio ou d’un journal ? Évidemment, mais ce n’est plus la question des nouveaux philosophes. Je voudrais en parler tout à l’heure.Il y a une autre raison. Nous sommes depuis longtemps en période électorale. Or, les élections, ce n’est pas un point local ni un jour à telle date. C’est comme une grille qui affecte actuellement notre manière de comprendre et même de percevoir. On rabat tous les événements, tous les problèmes, sur cette grille déformante. Les conditions particulières des élections aujourd’hui font que le seuil habituel de connerie monte. C’est sur cette grille que les nouveaux philosophes se sont inscrits dès le début. Il importe peu que certains d’entre eux aient été immédiatement contre l’union de la gauche, tandis que d’autres auraient souhaité fournir un brain-trust de plus à Mitterrand.
Une homogénéisation des deux tendances s’est produite, plutôt contre la gauche, mais surtout à partir d’un thème qui était présent déjà dans leurs premiers livres : la haine de 68. C’était à qui cracherait le mieux sur mai 68. C’est en fonction de cette haine qu’ils ont construit leur sujet d’énonciation : « Nous, en tant que nous avons fait mai 68 ( ? ? ), nous pouvons vous dire que c’était bête, et que nous ne le ferons plus. » Une rancoeur de 68, ils n’ont que ça à vendre. C’est en ce sens que, quelle que soit leur position par rapport aux élections, ils s’inscrivent parfaitement sur la grille électorale. A partir de là, tout y passe, marxisme, maoïsme, socialisme, etc., non pas parce que les luttes réelles auraient fait surgir de nouveaux ennemis, de nouveaux problèmes et de nouveaux moyens, mais parce que LA révolution doit être déclarée impossible, uniformément et de tout temps. C’est pourquoi tous les concepts qui commençaient à fonctionner d’une manière très différenciée (les pouvoirs, les résistances, les désirs, même la « plèbe ») sont à nouveau globalisés, réunis dans la fade unité du pouvoir, de la loi, de l’État, etc. C’est pourquoi aussi le Sujet pensant revient sur la scène, car la seule possibilité de la révolution, pour les nouveaux philosophes, c’est l’acte pur du penseur qui la pense impossible.
Ce qui me dégoûte est très simple : les nouveaux philosophes font une martyrologie, le Goulag et les victimes de l’histoire. Ils vivent de cadavres. Ils ont découvert la fonction-témoin, qui ne fait qu’un avec celle d’auteur ou de penseur (voyez le numéro de Playboy : c’est nous les témoins…). Mais il n’y aurait jamais eu de victimes si celles-ci avaient pensé comme eux, ou parlé comme eux. Il a fallu que les victimes pensent et vivent tout autrement pour donner matière à ceux qui pleurent en leur nom, et qui pensent en leur nom, et donnent des leçons en leur nom. Ceux qui risquent leur vie pensent généralement en termes de vie, et pas de mort, d’amertume et de vanité morbide. Les résistants sont plutôt de grands vivants. Jamais on n’a mis quelqu’un en prison pour son impuissance et son pessimisme, au contraire. Du point de vue des nouveaux philosophes, les victimes se sont fait avoir, parce qu’elles n’avaient pas encore compris ce que les nouveaux philosophes ont compris. 5i je faisais partie d’une association, je porterais plainte contre les nouveaux philosophes, qui méprisent un peu trop les habitants du Goulag.
– Quand tu dénonces le marketing, est-ce que tu milites pour la conception vieux-livre, ou pour les écoles ancienne manière ?
Non, non, non. Il n’y a aucune nécessité d’un tel choix : ou bien marketing, ou bien vieille manière. Ce choix est faux. Tout ce qui se passe de vivant actuellement échappe à cette alternative. Voyez comme les musiciens travaillent, comme les gens travaillent dans les sciences, comme certains peintres essaient de travailler, comment des géographes organisent leur travail (cf. la revue Hérodote). Le premier trait, c’est les rencontres. Pas du tout les colloques ni les débats, mais, en travaillant dans un domaine, on rencontre des gens qui travaillent dans un tout autre domaine, comme si la solution venait toujours d’ailleurs. Il ne s’agit pas de comparaisons ou d’analogies intellectuelles, mais d’intersections effectives, de croisements de lignes. Par exemple (cet exemple est important, puisque les nouveaux philosophes parlent beaucoup d’histoire de la philosophie), André Robinet renouvelle aujourd’hui l’histoire de la philosophie, avec des ordinateurs ; il rencontre forcément Xenakis. Que des mathématiciens puissent faire évoluer ou modifier un problème d’une tout autre nature ne signifie pas que le problème reçoit une solution mathématique, mais qu’il comporte une séquence mathématique qui entre en conjugaison avec d’autres séquences. C’est effarant, la manière dont les nouveaux philosophes traitent « la » science.
Rencontrer avec son propre travail le travail des musiciens, des peintres ou des savants est la seule combinaison actuelle qui ne se ramène ni aux vieilles écoles ni à un néo-marketing. Ce sont ces points singuliers qui constituent des foyers de création, des fonctions créatrices indépendantes de la fonction-auteur, détachées de la’ fonction-auteur. Et ça ne vaut pas seulement pour des croisements de domaines différents, c’est chaque domaine, chaque morceau de -domaine, si petit soit-il, qui est déjà fait de tels croisements. Les philosophes doivent venir de n’importe où : non pas au sens où la philosophie dépendrait d’une sagesse populaire un peu partout, mais au sens où chaque rencontre en produit, en même temps qu’elle définit un nouvel usage, une nouvelle position d’agencements – musiciens sauvages et radios pirates. Eh bien, chaque fois que les fonctions créatrices désertent ainsi la fonction-auteur, on voit celle-ci se réfugier dans un nouveau conformisme de « promotion ». C’est toute une série de batailles plus ou moins visibles : le cinéma, la radio, la télé sont la possibilité de fonctions créatrices qui ont destitué l’Auteur ; mais la fonction-auteur se reconstitue à l’abri des usages conformistes de ces médias. Les grandes sociétés de production se remettent à favoriser un « cinéma d’auteur » ; Jean-Luc Godard trouve alors le moyen de faire passer de la création dans la télé ; mais la puissante organisation de la télé a elle-même ses fonctions-auteur par lesquelles elle empêche la création. Quand la littérature, la musique, etc., conquièrent de nouveaux domaines de création, la fonction-auteur se reconstitue dans le journalisme, qui va étouffer ses propres fonctions créatrices et celles de la littérature. Nous retombons sur les nouveaux philosophes : ils ont reconstitué une pièce étouffante, asphyxiante, là où un peu d’air passait. C’est la négation de toute politique, et de toute expérimentation. Bref, ce que je leur reproche, c’est de faire un travail de cochon ; et que ce travail s’insère dans un nouveau type de rapport presse-livre parfaitement réactionnaire : nouveau, oui, mais conformiste au plus haut point. Ce ne sont pas les nouveaux philosophes qui importent. Même s’ils s’évanouissent demain, leur entreprise de marketing sera recommencée. Elle représente en effet la soumission de toute pensée aux médias ; du même coup, elle donne à ces médias le minimum de caution et de tranquillité intellectuelles pour étouffer les tentatives de création qui les feraient bouger eux-mêmes. Autant de débats crétins à la télé, autant de petits films narcissiques d’auteur – d’autant moins de création possible dans la télé et ailleurs.
Je voudrais proposer une charte des intellectuels, dans leur situation actuelle par rapport aux médias, compte tenu des nouveaux rapports de force : refuser, faire valoir des exigences, devenir producteurs, au lieu d’être des auteurs qui n’ont plus que l’insolence des domestiques ou les éclats d’un clown de service. Beckett, Godard ont su s’en tirer, et créer de deux manières très différentes : il y a beaucoup de possibilités, dans le cinéma, l’audio-visuel, la musique, les sciences, les livres… Mais les nouveaux philosophes, c’est vraiment l’infection qui s’efforce d’empêcher tout ça. Rien de vivant ne passe par eux, mais ils auront accompli leur fonction s’ils tiennent assez la scène pour mortifier quelque chose.
5 juin 1977.
Chestia cu Deleuze e simptomatica: AM l-a ales ca sa faca o analogie intre presupusa superficialitate a receptiei ideilor lui Deleuze et al. in SUA cu aluzie la receptia filozofilor de acelasi rang in Romania. (O ultima nota pt. AM: daca Bergson ar fi fost materialist, faimoasa carte „Matiere et Memoire” nu ar fi avut decat primul concept in titlu. Materialistii sunt imanentisti, dar nu toti imanentistii sunt materialisti, de ex. budistii.)
Cand e evident ca nu pricepe, si ca le-a auzit si el pe undeva, se incapataneaza sa le bage pe toate intr-o oala, fiindca oricum e impotmolit in asa-zisul argument. Desi orice om se poate lamuri, mi-e teama ca dl. Suceava e prea optimist: Matei e depasit de rolul pe care si l-a asuma, pe cand in ID au fost analizati si Deleuze, si Foucault, de autori care inteleg macar distinctiile de mai sus (in schimb sufera aceeasi polarizare ca si AM, in sens invers; aici AM arunca ceva, insa ca un boomerang se intoarce si-l loveste in cap). Cine e impostorul?
Problema e ca la noi exista reviste intelectuale fara idei, dezbateri fara filozofi, partide fara politica samd. Credeti ca toate astea sunt de import, ca marfurile — imi aleg Carl Schmitt sau Gilles Deleuze, ori pe motive ideologice ori polemice („anti-platonism”)? Mi-ar placea sa cred ca cultura romaneasca poate fi asezata pe baze mai solide decat motivatiile unor Sokal si Bricmont, Alexandru Matei, Patapievici & Co.
Cand se va gasi un filozof autentic care sa reia dialogul real cu filozofia europeana (asa cum au incercat unii dintre interbelici chiar pe linia Nietzsche-Bergson, chestiuni care inca nu se discuta pe la noi) atunci se va realiza sincronismul demult visat si vor aprecia cu totii cum gandesc Deleuze, Foucault, Badiou et al. la adevarata lor valoare, insa din alte motive decat dihotomiile facile (si totalitare) stanga – dreapta, prieteni – dusmani, modernisti – postmodernisti, stiintifici – culturnici samd.
Pana atunci, totul se poate reduce la un fel de corectitudine politica, resentimentara; asa gandeste Matei, ca si „anticomunistii” de parada.
Non, ce n’est pas ce que je reproche au texte. Ce que je lui reproche est explicité schématiquement ci-dessous, mais à tout hasard j’y reviens encore une fois. Ce que je reproche au texte donc, c’est :
1- son absence de rigueur élémentaire.
2 – C’est de faire des mélanges injustifiés.
Je ne vois pas ce que vient faire Deleuze dans cette histoire.
Par ailleurs, si vous n’aviez pas l’ambition de faire un texte un peu analytique, alors à quoi se réduit-il alors : à un ensemble synthétique de jugements idéologiques péremptoires assorties d’une synthèse de références peu adaptées au sujet. C’est bien ce genre de flou entretenu qui permet de se défausser. D’où parle-t-on ? C’est ce genre d’irresponsabilité – déjà évoquée – qui pose un sérieux problème. D’autre part, avant une thèse on peut parfaitement faire preuve de rigueur dans l’esquisse de quelques pistes.
Enfin il semble que cela ne soit pas passé donc je le redis.
Lorsque l’on parle d’imposture, c’est en référence à une posture en amont. Or, celle-ci reste à l’état de refoulé dans le propos et même dans la réponse. C’est donc au retour du refoulé qu’il faut procéder et sortir de cette vente de morale futile. La morale ici est le modèle de l’antimorale en réalité, c’est celle qui permet de se défausser de son positionnement, de ne pas s’assumer. C’est dans le cadre d’un débat intellectuel inacceptable et pourtant tellement pratiquée que c’est une règle générale. Or c’est bien de cela qu’il faut sortir.
La remarque de Bogdan ?? est tout aussi pertinente : quand on écrit des livres sur des sujets comme celui-ci et qu’en plus on entend donner des leçons de morale, cela présuppose justement une certaine posture et une vraie rigueur.
Encouragement les plus sincères
din urma…
Si corolarul: ce rost are acest praf in ochi – vinturarea unor nume prestigioase (sau considerate ca atare), cind cele mai elementare reguli de citire si citare (id est interiorizare a unor texte) nu sint respectate?
Ceea ce il tradeaza pe dl Matei nu este, pina la urma, superficialitatea…
Ci un program foarte simplu (dar eficace): compilatio.net.
El poate spune mai multe despre „intelectualul nou” (si onestitatea acestuia) decit orice alt discurs, excurs, dizertatie.
In legatura cu observatia ca: „Ce dont vous critiquez l’absence c ‘est plutôt une étude, or l’étude doit être préparée, mise en place et rédigée autrement et je ne prétends pas en avoir fait une.” De fapt, pe aceeasi tema au aparut in perioada 2003-2005 carti scrise sub forma unor studii. Sa listez aici referintele, sau sunt bine cunoscute? Or, cand un subiect a fost deja abordat in urma cu cativa ani de mai multi autori, ce sens are revizitarea lui mai putin profunda, in forma de articol (care nu pretinde sa fie studiu)?
Tout d’abord, je ne prétends pas avoir écrit un texte politique, et vous ne faites que me prêter des ambitions que mon article n’a pas. Autonomie du champ intellectuel vis-à-vis des pouvoirs, cela est un sujet de thèse, sans doute n’aurais-je pas pu m’en charger dans un texte aussi ténu. Le reproche majeur qu’on me fait à propos des références offertes vise ce tracé arc-bouté de Hume à Deleuze, mais je l’ai fait d’une perspective deleuzienne qui, en gros, pourrait être caractérisée comme anti-platonicienne, sans entre dans les détails d’une affaire certes complexe (la filiation Hume-Diderot-Bergson-Deleuze ce n’est pas moi qui l’aie inventée ; certes, elle prête à de nombreux débats). Je pense, après avoir lu quelques-unes des réponses qui m’ont été faites que l’horizon d’attente a été beaucoup plus haut que je ne m’y sois attendu. J’espère que dans la dernière partie de mon texte vous allez vous rendre compte que je suis tout à fait conscient de l’impossibilité d’épuiser un thème si aigu et nuancé que l’imposture dans quelques articles de journal. Ce dont vous critiquez l’absence c ‘est plutôt une étude, or l’étude doit être préparée, mise en place et rédigée autrement et je ne prétends pas en avoir fait une.
Bun, in legatura cu celelalte obiectii. Nu mi se pare aici locul de a discuta in ce masura Bergson e pozitivist sau nu. Evident, din perspectiva surselor informatiilor lui, gindirea lui e mai degraba pozitivista. Din alt punct de vedere, cel al „pozitivarii” unor rationamente care apartin varstei romantice, cu me si cel de elan vital, de pilda, sau de evolutie creatoare, ori de durata versus timp ca marime fizica, materialismul lui Bergson e anti-pozitivist. Dar ar fi o prostie sa folosim cuvinte ca acestea intr-un singur sens pentru a ne argumenta parerile. Care, de altfel, n-au de-a face cu anti-pozitivismul bergsonian, ci cu critica imposturii.
Iar aici tonul mi se pare graitor. Atunci cind cineva ma ia cu dumneata din capul locului, ok, mai bine ma injura si gata, e mai scurt, ii ia mai putin timp, nu e cazul sa o ia pe ocolite.
In legatura cu postarea de pe 8 Martie 2009, 21:31, in care se adreseaza dlui Matei urmatoarea caracterizare: „Vrei sa faci valuri, te pricepi la toate, te tii in pas cu „moda”, esti incredibil de superficial si nu ai urma de viziune.” Intrucat, asa cum s-a mentionat, aici e o revista serioasa, in care pana si ce se posteaza pe forum merita toata atentia, si intrucat una dintre interventiile mele precedente a fost citata, mi-as ingadui sa spun ca si pe mine ma pandeste banuiala ca dl Alex Matei ar vrea sa faca valuri si sa fie in pas cu moda, dar nu as indrazni sa spun asta pe baza unui singur text. Daca ar face asta vreme de zece ani la rand, probabil ca as spune-o. Gasesc ca ne aflam inaintea unui articol pripit, stangaci si cu argumentatia excesiv de superificiala (vorba postarii precedente, a lui [email protected]), dar e prea devreme pentru a brusca un autor pentru ceea ce a incercat sa faca. As aprecia foarte mult opinii critice asa de pline de substanta asa cum au fost acestea de aici, daca nu ar da sentimentul ca inchid perspectivele cuiva, sau ca reduc orizontul de asteptare pentru viitor. Ba nu, dimpotriva, nu cred ca acesta s-a redus, ar fi chiar interesant daca dl Alex Matei a inteles ce era de inteles din experienta acestor discutii. Ar fi semn de inteligenta daca ar continua, dar la un nivel de rigoare mai compatibil cu asteptarile cititorilor de aici.
Nu stiu daca dl Traian Ungureanu il are pe Wittgenstein in biblioteca, dar banuiesc ca tine la loc de cinste lucrarile clasice ale specialitatii domniei sale, asa cum ar fi de pilda opera lui Constantin Teasca si tratatul sau de epistemologie aplicata intitulat ‘Papusarii’, dupa care lumea politica romaneasca se conduce inca.
Si j’estime, personnellement, la critique de l’auteur nécessaire et même courageuse sur un plan politique – l’autonomie du champ intellectuel vis-à-vis des pouvoirs étant un enjeu considérable – il me semble que sur le plan de la réflexion, elle est complètement infondée (au sens premier du terme) et basée sur des apories classiques mais bien présentes.
1 – Sur le fond, car la forme est secondaire, quoique…
Prendre des critères moraux pour juger d’une situation politique avec des enjeux sociaux, politiques et économiques revient à faire oeuvre de vente de morale au rabais. Certes, il existe toujours un a priori positif ou négatif ou une part humaine dans l’élaboration d’un propos. Toutefois, ce n’est pas pour autant que les critères de validité d’une analyse peuvent être laissés au libre arbitre de tout un chacun. Voilà pourquoi dans les sciences humaines comme dans les sciences en général, il existe une méthodologie. Dans ce cas, on parlera de la neutralité axiologique, non pas comme voie d’expiation d’un péché quelconque de l’interprète, l’analyste, mais comme une objectivation de ses propres a priori, en amont de l’analyse. On fait cela à l’aide de concepts qui sont, il faut le constater, à géométrie sémantique variable dans ce texte. C’est une rigueur élémentaire que l’on pardonerait difficilement au niveau de la sociologie ou de l’anthropologie. Ce sont deux maladies qui peuvent se conjuguer : la premières consiste à vouloir faire entrer à peu près tout et n’importe quoi dans le même cadre, ainsi on voit des references l’une à côté de l’autre qui n’entretiennent que des liens très lointains voire aucun. Il s’agit d’un tour de passe-passe ou le prestige des auteurs cites, vite et de manière complètement hasardeuse, est cense justifier le statut du texte. C’est une pratique aussi fallacieuse qu’intériorisée dans le champ de la doxosophie en Roumanie. Le second mal est d’oublier les règles de base qui permettent de faire des comparaisons entre des unités de mesure variables situées dans le temps et dans l’espace de manière différenciées. Ce préambule épistémologique rudimentaire veut dire que ce texte dont le message politique est, je le redis, courageux, est inutile, spéculatif mais surtout aussi sophistiqué que sa base ne repose sur aucune rigueur analtique. Certes, au rayon rhétorique, l’auteur n’a rien à envier à ceux qu’il entend critiquer. Eux ont ouvert des supermarchés. Et la spéculation sémantique en creux, permet justement le défaussement sur toute question, tout comme les fausses histoires de morale, qui sont de vraies questions politiques. Berf, on ne peut pas dire : „ce sont des imposteurs” sauf à reconnaître ses propres fantasmes quant à la figure de l’intellectuel qui semble inconsiente et essentialisée viore refoulée. Ce n’est pas gênant dans le cadre d’une discussion mais intolérable si on veut avoir un discours avec un peu de hauteur.
Je noterai au passage, que certains passages sont, au mieux, de la psychologie de contoir assumée.
2 – La forme est à l’avenant : il y a par exemple des confusions entre les usages de Foucault aux USA et le projet de Foucault, projet qui s’inspire des lumières. Les lumières anti-obscurantistes. Foucault d’ailleurs d’étudie pas la maladie mentale. C’est une mésinterprétation de portée moyenne mais qui biaise la lecture. Foucault étudie le pouvoir au travers de la maladie mentale, ce qui est totalement différent. Evidemment on pourrait aller plus loin. Les „nouveaux philosophes” français n’ont jamais été que des produits médiatiques, et la critiques qu’en a fait Deleuze reste valide aujourd’hui. Des gens comme Vidal-Naquet ou encore Castoriadis, sans parler de R. Aron ont démonté un auteur comme Bernard Henri Levi. C’est une performance assez rare que de réussir à réunir tout le spectre des opinions politiques dans le champ intellectuel contre soi. Les nouveaux philosophes n’ont jamais été ni nouveaux ni philosophes, on peut parler de leur opinions impérialistes, de leurs antitiersmondisme vénal, de leur terrorisme intellectuel (traitant d’antisémite tout ce qui bouge). Mais ils sont plutôt les produits d’un’ époque. Celle du journalisme de marché. Or, tout cela nous amène au troisième problème, celui de la perspective :
3 – Les seuls façons de voir les enjeux sous plusieurs angles, le sont sous la forme de sobriquets, de disqualification. Certes prostituer son autonomie ne mérite pas plus de commentaire que cela. Mais encore une fois si on veut aller plus loin, il fait faire un effort de distanciation. Ce monde de la doxosophie, typique des situations de grande transformation ou, pour utiliser un terme aussi absurde qu’usité, de transition, est un monde hétéronome. Et il faudrait vraiment prendre au sérieux les logiques de l’échange entre les champs de l’économie, de la politique et de l’université.
Pour aller plus loin :
L’imposture, mais qui en doute ? Seul les affidés – des structures mentales similaires produisent des opinions similaires – peuvent encore s’en persuader. Quant aux dépositaires, c’est leur vie, alors il ne vaut mieux rien leur demander. Quelques statistiques sont parlantes, les liens entre partisanats politiques et financement des traductions évident aussi. Bien sûr, c’est ce qui n’entre pas dans cette case qui justifie la pratique aux yeux des fonctionnaires stipendiaires. Mais on ne peut pas justifier un manque de rigueur par la constatation du manque de rigueur ou de l’imposture chez les autres. Cela n’est pas un raison suffisante. Il faut comprendre comment ça marche et pourquoi aujourd’hui ça marche.
Quant à ceux qui parlent d’idéologie, on relira Mannheim inainte.
Finalement pour résumer cela de manière condensé jusqu’au schématisme je trouve ce texte comme volonté de créer le possible comme une tentative très maladroite voire bâclée… surtout on sent un souhait bien républicain au sens étymologique du terme.
Buna d-le Matei,
In ziua de duminica, 8 Martie 13:00 tii neaparat sa-mi demonstrezi ca spre deosebire de Traian Ungureanu ai referinte; dar nu e in cestiune, sunt convins ca si Ungureanu are niscaiva Wittgenstein prin biblioteca, si ce daca? E hilar, apropo de W., ca si cum ai crede ca sensurile sunt in cerneala de pe hartie.
Stai un pic mai rau decat imi imaginam, se pare ca nu ajuta nici literatura secundara nici cea primara – nici macar in franceza in original. Pai, Bricmont zice doar ca naturalismul sau empirismul pe de-o parte, si materialismul, de alta, se *aseamana*; sunt de acord aici cu B., desi nu ar fi nevoie: nu e nici o mare autoritate, nici nu trebuie sa admitem autoritati. Mai bine nu mentionam ce nu pricepem!
Prin urmare, vorba romanului, 1. naturalismul si empirismul cu materialismul, desi se aseamana, nu se aduna – pe scurt, nici experienta nici „natura” nu se pot reduce la materie. 2. Bergson e anti-pozitivist par excellence, ca unul dintre filozofii care au declarat razboi deschis pozitivismului si e clar ca nici un pozitivist nu ar admite conceptul central al cartii citate de d-ta, i.e. „elan vital”, care e pur si simplu o forma de spiritualism. Nici macar un kantian nu ar admite asa ceva, iar pozitivismul e mult mai reductionist, din toate pdv.
Se pare ca faci o confuzie grava intre intuitionism si fenomenalism; faptul ca un component al duratei este senzatia nu o reduce la asta. Acum nu stiu ce sa-ti mai recomand, nu stiu daca dictionarele ofera astfel de amanunte. Cat despre reprosul cu „esenta” vs. detalii, parca tocmai asta era esenta argumentului d-tale cu… impostura, la care acum esti gata sa renunti?! A extinde argumente, a mentiona nume grele fara sa intelegi ori sa apreciezi valoarea, extensia si implicatiile ideilor sustinute e chiar ce-i reprosai lui Ungureanu si celorlalti. Asa poate spune si el, ca te faci ca nu pricepi ce vrea sa zica! Cearta chiorilor.
Vrei sa critici amatorismul si lautarismul, dar o faci mult mai vag decat Patapievici. Uita-te la ABC-ul lui Deleuze asa cum ti-am recomandat si vezi ce spune la litera C „pe viu”, ca le zice mult mai bine, si mutatis mutandis se potriveste ca o manusa atmosferei din Romania, daca facem abstractie de pitorescul personajelor gen Ungureanu, DC Mihailescu, Buduca, aciuiati pe la ID (sa nu uitam totusi ca ID e in aceeasi casa cu Academia Catavencu! Mersi pt. recomandare, il citesc deja cu regularitate pe TRU in ID, deoarece referatele gen doctorat de acolo ma plictisesc enorm. Daca te tin bretelele, ia-l pe Lavric sau pe Patapievici la rost, sau pe Neamtu, poate ajungi astfel mai aproape de tinta. Ce s-au gandit ei, sa bage clovnul in politica!).
Problema este in general ca in mimetismul nostru actual – sper ca dl. Suceva sa nu ma taxeze din nou pt. generalizare, vorbesc de ceea ce se vede fiindca se baga in fata, si e automat considerat reprezentativ… – in mimetismul de azi am adoptat tendintele cele mai proaste din Occident, in special din Franta si SUA, iar d-ta ai cazut in aceeasi capcana. Vrei sa faci valuri, te pricepi la toate, te tii in pas cu „moda”, esti incredibil de superficial si nu ai urma de viziune. Sa stii, in schimb, ca si in Romania au fost incercari demne de luate in seama de a face publicistica serioasa si cred ca ar fi posibil in continuare, fara problemele sufocante din trecut.
Alti cititori au mentionat cateva chestiuni majore, la nivel national si institutional (vezi ce scrie Jacques) care au mai fost discutate in Observator si ar trebui examinate indeaproape. Liberalismul si „conservatorismul” nostru sunt astazi forme de oportunism, in cel mai bun caz ideologii, forme fara fond, nu tendinte organice (apropo, o sa reuseasca libertarianismul la noi cand om avea domenii nobiliare gen Castelul Siling din Padurea Neagra sau spatii vaste ca-n statul Utah, nu-i asa?), iar institutiile universitare si altele gen ICR sunt in mare bisericute balcanice, nu locuri rezervate stiintei, cercetarii dezinteresate sau promovarii talentelor, ideilor, dialogului si valorilor culturale; dimpotriva, iar unul ca Mihaies are conflicte grave de interes cand insulta prin editoriale personalitati recunoscute peste tot, cum a facut nu demult cu Iancu Dimitrescu. Restul e praf in ochi: ca ICR si alte institutii sunt mai bune decat erau pe vremea comunistilor sau pe vremea lui Buzura nu ma incalzeste, e vorba de diferente de grad, nu de gen, vorba lui Bergson. Deci, se pot discuta detaliat si idei si fapte.
Citeste te rog cu mai multa atentie ce s-a scris in Comentarii. Ai ales o publicatie cu cititori seriosi, carora le esti dator cu articole mai substantiale, sau macar cu oarecare precizie si consistenta.
Referintele filosofice de care face tapaj nu-l legitimeaza pe literatul Alexandru Matei in spatiul filozofiei, nici nu reusesc sa-i ascunda sofismele ieftine si paralelismele aberante de care-i acuza cu atita suficienta pe altii. Se vede treaba ca parada de referinte filozofice in fata oglinzii il ajuta sa se simta mai intelectual. Sa nu-l tulburam, poate asa se simte omul bine.
Ce pacat, domnule Matei, ca n-aveti nici eficienta lui TRU, nici calitati de „specialist” in ceva anume. Chiar asa, dumneavoastra din interiorul carei specialitati vorbiti? Mai bine v-ati privi in oglinda inainte de a diserta pretentios si pretios despre impostura intelectuala.
Una din formele de impostura cele mai devastatoare – caci producatoare de iluzii publice (si autoiluzii, uneori) – este sa dai impresia ca ai citit cu adevarat cartile (ori studiile, articolele) pe care le citezi.
Cind, in realitate, esti un neobosit cautator pe… Google.
Iata (numai) doua referinte din ampla bibliografie a d-lui Matei, care ne fac avem rezerve in privinta onestitatii intelectuale a d-sale:
Pentru Bricmont –
„Le matérialisme est-il une valeur de la science?”
in revista „Sciences et Avenir”, Hors-série, nr.144, 2005.
Sursa, pe internet:
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article433
Pentru Bergson –
vezi cartea lui Yvan Elissalde, „Critique de l’interpretation” (o gasiti printr-un simplu click pe books.google.fr). Uitati-va, de curiozitate, la pagina 254.
Onestitatea intelectuala ar cere ca, atunci cind sursa nu este originala, ci preluata din alta parte (indeobste din literatura secundara), sa fie folosit cuvintul latinesc „apud”. Cuvint care, in mod vizibil, nu-i este familiar d-lui Matei… Nu pentru ca nu i-ar cunoaste sensul…, ci dintr-un alt motiv (lesne de inteles).
1. a propos de empirism si materialism, un mot de Jean Bricmont:
Le matérialisme peut également être vu comme une philosophie de combat, pour l’approche scientifique et contre l’apriorisme, la métaphysique, la spéculation, les révélations religieuses ou la croyance excessive en ses propres intuitions. Entendu dans ce sens, il se rapproche de l’empirisme classique de Locke et Hume, du positivisme logique du Cercle de Vienne ou des idées de Bertrand Russell. Ces trois philosophies (matérialisme, empirisme, positivisme) peuvent être alors envisagées comme étant des doctrines épistémologiques, qui cherchent à départager le sens et le non-sens et ce qui, dans nos idées sur le monde, est crédible de ce qui ne l’est pas. Il est manifeste que, quelles que soient les formulations adoptées, l’intention des matérialistes français des Lumières et de leurs successeurs était, en grande partie, de défendre la science et de s’opposer à la religion et la superstition et, en ce sens, leur combat était semblable à celui des empiristes.
2. Pentru Bergson pozitivist descins din materialism:
„Quand un poete me lit ses vers, je puis m’interesser a lui pour entrer dans sa pensee, m’inserer dans ses sentiments, revivre l’etat simple qu’il a eparpille en phrase et en mots. (…) Maintenant, il suffit que je relache mon attention, que je detende ce qu4il y avait en moi de tendu, pour que les sons, jusque-la noyes dans le sens, m’apparaissent distinctement, un a un, dans leur materialite” Bergson, L’Evolution creatrice, PUF, 2007, p. 210.
Bun, acum ideea era ca dumneavoastra va legati de detalii in loc sa vizati esentialul. Dar daca va deranjeaza orice referinta culturala, cititi-l pe Traian Ungureanu, nu ma supar. Acolo veti gasi ce doriti fara nici o urma de citat.
In ziua de vineri, 6 Martie 20:34 dl. Suceava critica o presupusa exagerare, insa eu ma refeream la adaptatii intre ghilimele, cu o doza mare de ironie preluata direct de la dl. Cititor.
Daca ar fi vorba de o intreaga generatie biologica, sau de adaptare reala (ca tot suntem in „anul Darwin”), pai n-am mai auzi foarte curand de la AM fiindca 1. I-ar trebui timp sa se mai gandeasca 2. Revistele nu i-ar cere colaborari o vreme. Asa ar sta lucrurile in mod normal, dar hai sa vedem ce se intampla!
Pun pariu ca va publica curand, chiar si-n ID! Dupa ce l-a umilit de la subsol, lui Patapievici i-ar da mana sa se arate marinimos. Oricum, nu va trece multa vreme si vom citi undeva si alte perle de genul „asa cum nu recunosc, in spatele incontinentei lui Deleuze, influenta materialismului lui Hume sau a imanentismului spinozist, preluate apoi de pozitivismul vitalist al lui Bergson”. Din pacate empirismul lui Hume nu e materialism, poate naturalism (nu e acelasi lucru, sa stiti ca literatura secundara face rau la sanatate!) iar Bergson e cu precadere un anti-pozitivist, dar ce nevoie avem de distinctii sau nuante cand combatem impostura?
Ii recomand cu caldura lui Matei „L’Abecedaire”, litera C, Culture, unde Deleuze incepe cu aceeasi senzatie (pun intended) pe care mi-o da dezbaterea actuala: „… Je suis effare”. Se gaseste pe YouTube, si e mult mai bun decat un nr. din „Lire”. Vizionare placuta!
traim vremea lui \”simplu si clar\”, domnilor… apreciem spiritele, ironia si baietii dastepti care scriu pe limba tuturor, nu astia scoliti prin multe locuri. totul trebuie sa fie simplu si pe intelesul tuturor iar noi trebuie sa ne dam totii cu parerea, aruncand cu noroi in tot ce misca, dac-asa cere moda, ce sa-i faci. ar fi de preferat sa fiti baieti dastepti si sa faceti urmatorul exercitiu: imaginati-va ca sunteti fata in fata si discutati cu totii, iar nu sub anonimat, pe un forum. tot asa viteji?
Gasesc la dl. Matei aceeasi calofilie scriitoriceasca, aceleasi metehne ale intelectualului postdecembrist iesit in piata publica cerand un loc printre alesi. Chiar polemizand cu ei!
D-le Matei, un text simplu si clar este de preferat unuia atat de prolix si care, in fond, nu spune mai nimic despre tema pe care v-ati ales-o.
Vorba d-lui Suceava, ar fi trist ca dupa acel I din titlu sa mai urmeze si II…
Carierele Ciorbea,Mitrea seamănă prin antiteză cu cele HRP,TRU în impostura procesată retoric.”Omul recent” este,aşadar,aporetic,intelectualul care numai ajuns la puterea de dreapta poate supraveghea şi apăra valorile de stânga ale democraţiei.Şi invers: partidele stângii guvernează cu programe de dreapta;cele de dreapta,cu programele stângii.Mai gras,ciolanul intelectual este şi mai lunecos.Retoric,ce nu poate fi însă demonstrat şi argumentat? Bibliografiile fascistă şi comunistă sunt la îndemână.
Nu sunt un fan al domnului Al.Matei pentru ca il cunosc prea putin, desigur despre impostura trebuie scris cu un simt al echilibrului și pornind de la o anumita experienta, altfel cadem in derizoriu, dar exista un domn john, cu email adress continand un narcis, al carui ton poate sa displacă oricui. Propun un ton civilizat, tonul de strada este destinat strazii, sa nu introducem aici o altfel de regula, cea a loviturilor sub centura, sub masca unui anonimat.
Merci de la patiente réponse. Je ne voulais pas te donner du fil à retordre. Dans ce qui suit je serai très ennuyant et ennuyeux. Je te prie de m’en excuser, je crois que cela est le dernier mot de jacques.
Dans tes articles je crois que tu devrais poser la vraie question : c\\\\\\\’est-à-dire, selon moi, pourquoi ces impostures ? Et la réponse est très simple : faillite du système universitaire roumain. Je connais, on en connait tous, des jeunes très doués –dans les sciences humaines- qui ont du abandonner leurs projets intellectuels et la perspective d’une carrière universitaire pour des raisons très concrètes et à mon sens intolérables. Coteries sinistres qui dominent les départements, salaires de misère, humiliations de toute sortes, concours truqués, etc. Tu peux être un bon spécialiste du XVIe siècle – cela ne veut aucunement dire, en Roumanie, que tu pourras exercer ton métier. D’où la politisation inévitable des intellectuels – et leur transformation en éditorialistes, pour des raisons de survie. Tu connais bien l’espace français, dans lequel on peut distinguer d’une part –les intellectuels médiatiques, coqueluches des TV et des sarkozis – et, d’autre part, les intellectuels –chercheurs qui eux, ne signent pas des éditoriaux dans Le Monde ou Libération. Il y a bien sûr, des injustices, réseaux de pouvoir, etc. – mais si tu intègres une grande école, et mènes à bon terme une thèse, tu peux espérer avoir un bon poste et continuer tes projets. Tout cela est si normal que maintenant les chercheurs français sont en grève parce qu’on veut réduire quelque peu leurs privilèges (auxquels aucun Roumain ne pourrait rêver.) Et ce n’est pas seulement une question économique, je t’assure – tout commence par une bonne sélection selon les compétences.
Or, pour revenir à nos moutons –mioritiques : d’accord, ces intellectuels les hrp, tru, paleologu( !) sever, etc. ont rallié un parti et sont occupent des positions de pourvoir. Leur parti a une majorité de 70 pour cent dans le Parlement. Ce que je veux d’eux est qu’ils créent des conditions correctes pour les intellectuels roumains. Tout bêtement. Mais il n’en est rien. Ils profitent de manière tout aussi cynique que leurs ancêtres les brebans. Il suffit de consulter la liste de ceux qui ont bénéficié des programmes de l’ICR. Et à cela HRP ne peut ni ne doit répondre (et surtout pas avec des sophismes sur l’espace des spécialités et ceux – ses amis- qui y échappent). Il, et ses amis, doivent agir et faire agir. (S’ils réussent je pourrais même fermer les yeux sur le fascisme des éditoriaux signés par ses clients – genre – « Presedintele plateste din pricina crezului sau intr-o filozofie politica transanta si durabila, construita din placerea aspra de-a rezolva ecuatii istorice pentru care distinctia categoriala intre \\\\\\\”prieten\\\\\\\” si \\\\\\\”adversar\\\\\\\” nu poate sa dispara.» Ceux qui ne voient pas de fascisme dans ce Carl Schmitt appliqué ont un vrai problème : )
Cher Jacques, je ne pourrai pas aller si loin par plusieurs raisons, que j’expose maintenant, en prenant un à un les cibles que tu me proposes
Tu dis:
1. l’ « immiscion » des critères idéologiques dans la culture (les sinécures réservées aux amis –d’où le « clonage »). Par exemple HRP veut cloner son modèle d’intellectuel « universellement (in)compétent » à l’aide des ressorts de l’ICR.
Je ne crois pas que Patapievici veuille imposer le type d’honnête homme au XXI eme siècle, quoique ses plaidoyers pour la philosophie, à plusieurs reprises, valent peut-être la peine d’être passer au crible d’une analyse „épistémologique”. Mihail Neamtu se mêle parfois de questions qui le dépassent, mais il reste essentiellement théologien. On ne peut ne pas voir que ICR est une institution que l’ancienne FCR n’aurait jamais pu égaler.
2. la mauvaise foi et le double standard dans les débats publics (ce à quoi tu fais allusion, mais cela ne suffit pas)
Là, il y a la dernière partie de ma réponse, qui met en exergue l’argument psychopatologique, tu verras. En plus, je ne veux parler d’un intellectuel qui dérapes, certes, comme Mircea Mihaies, pour la simple raison qu’il continue à s’occuper essentiellement de la littérature anglaise.
3. l’ambigüité pragmatique du discours – et de la situation du locuteur : activiste de parti, intellectuel engagé, journaliste indépendant. Dans ce sens les récentes évolution s de TRU apportent une clarification nécessaire et suffisante.
Oui, sa disponibilité à candider pour une place éligible au PE de la part du PDL est récente. Mon problème est bien là: pourquoi est-ce au’il est tant cultivé par Idei in dialog? Du reste, ses options politiques me sont indifférentes pour autant qu’elles ne touchent pas à sa qualité sous-jacente de journaliste indépendant.
Tout cela nécessite clarification, non rivalités mimétiques / rhétoriques. Pense à Derrida, quand il s’agissait de l’une de ses causes, il laissait de côté tout dérives du signifiant et différance archi-transcendentale et il disait les choses « the French way ».
Du reste, merci pour la réponse. Comme tu peux voir aux réactions suscitées par ce second volet, l’argument psychopatologique règne partout: je suis dépourvu de talent et donc je me venge de mes supérieurs intellectuels. Tout tient donc à la rhétorique et au phénomène de la présence éprouvée.
Au revoir,
Alexandru
In legatura cu postarea de Joi, 5 Martie 2009, 23:37, unde se scrie astfel: „nu ramane nimic din generatiile astea de „adaptati”, cum zicea ingaduitor un alt cititor dezgustat.” Cred ca e o concluzie prea abrupta. Un autor poate gresi un articol, sau poate sa abordeze o tema pentru care nu e pregatit. E o eroare, fireste, si probabil ca nu am fi, cu aceasta descriere, prea departe de ceea ce se petrece aici. Dar nu e un pacat capital, si in nici un caz acel gen de pacat care sa indreptateasca o asemenea reactie. Cum sa generalizam si sa spunem ca „nu ramane” nimic de la acest autor sau, Doamne fereste, de la toata generatia? E un rationament pe care cu greu il putem considera drept serios. Sper din toata inima ca Alex Matei sa invete ce e de invatat din istoria asta si sa revina alta data, pe o alta tema sau eventual pe aceeasi, dar cu o argumentatie mai bine pregatita (caci Traian Ungureanu nu e un model). Ar fi neplacut daca acel (I) de dupa titlu ar putea insemna ca saptamana viitoare urmeaza si partea a doua, cu argumente de acelasi calibru. Probabil am inteles eu gresit si acel (I) sugereaza, de fapt, finalul, cel putin deocamdata…
Dle Matei, de ce nu recunoasteti ca nu aveti talent si va macina invidia?
atata vorbarie goala si ieftina, doar la Cistelecan si Rogozanu mai gasesc
pacat, as putea re-numi articolul dvs. Stilul Impostor (uitati-va in oglinda si va convingeti…)
jenanta argumentare!
Moncher,
Je croyais que HRP était le maître absolu dans l’art de noyer le poisson. Or, avec cet article, il me semble que tu lui fais une concurrence déloyale. Méfie toi, les néo-cons ont non seulement la capacité de se cloner mais aussi celle de « Trogocytoser » par contamination, les discours des autres ; (la trogocytose est le mécanisme par lequel les cellules tumorales peuvent transformer les cellules immunitaires ennemies en protectrices par simple contact.) Analogiquement, il me semble que tu as été aussi reprogrammé : au lieu de défendre le corps intellectuel de l’imposture tu abdiques de ta tâche immunitaire et risques de finir comme une de ces pauvres cellules neutralisées à force d’avoir adopté les stratégies de l’ennemi.
Les cibles sont cependant faciles :
1. l’ « immiscion » des critères idéologiques dans la culture (les sinécures réservées aux amis –d’où le « clonage »). Par exemple HRP veut cloner son modèle d’intellectuel « universellement (in)compétent » à l’aide des ressorts de l’ICR.
2. la mauvaise foi et le double standard dans les débats publics (ce à quoi tu fais allusion, mais cela ne suffit pas)
3. l’ambigüité pragmatique du discours – et de la situation du locuteur : activiste de parti, intellectuel engagé, journaliste indépendant. Dans ce sens les récentes évolution s de TRU apportent une clarification nécessaire et suffisante.
Tout cela nécessite clarification, non rivalités mimétiques / rhétoriques. Pense à Derrida, quand il s’agissait de l’une de ses causes, il laissait de côté tout dérives du signifiant et différance archi-transcendentale et il disait les choses « the French way ».
PS : est-ce que mon petit exemple est légitime selon Sokal et Co ? Who cares ? Cette référence falsifie le débat.
Amitiés,
Jacques
Cata risipa de cuvinte, un articol in doua parti din ce in ce mai rasuflate, pentru a spune pur si simplu ca in revista ID (generalizare: in cultura romana) nu sunt nici idei, nu e nici dialog… iar in loc sa dea frumusel exemplu cum ar trebui sa fie si una si alta, AM e sub nivelul celor pe care ii critica, si s-a facut de ras dandu-i prilejul lui Patapievici sa-l expedieze superior dintr-un Comentariu de subsol!
Vand in vedere antecedentele articolului, e penibil si umilitor, iar aceasta „replica” nu face doi bani. Castiga boierii mintii detasat, miscand numai degetul mic de la o mana obosita. De data asta n-aveau nevoie de apa la moara. As rade daca n-ar fi de plans, nu ramane nimic din generatiile astea de „adaptati”, cum zicea ingaduitor un alt cititor dezgustat .
Domnule Alexandru Matei, e ridicol ce sustineti cu atita risipa de argumente intelectuale. Despre ce vorbim aici? A spus cineva ca Traian Ungureanu sau Mircea Cartarescu sint politologi sau specialisti in stiinte tari? Sint pur si simplu niste oameni de talent care se pronunta in spatiul public. Spatiul public este un spatiu al opiniei, nu al adevarurilor stiintifice, domnule Matei. Daca politologul Cristian Preda il lauda pe Traian Basescu alaturi de Traian Ungureanu, are lauda lui de specialist mai multa greutate? Daca Zoe Petre se pronunta intr-o chestiune sau alta in editorialele ei din Ziua o face oare ca specialist in istorie antica? Daca TRU publica la Humanitas o carte, doua, zece, sint ele considerate de catre oamenii seriosi carti de politologie? Trebuie sa fii specialist in fizica pamintului ca sa scrii un articol despre cutremure? Trebuie sa fii specialist in ecologie ca sa-ti dai cu parerea despre efectele ei? Va rog eu frumos, nu mai vorbiti despre Sokal si Bricmont, ca nu sint in chestie. Aia se refereau la mediul academic al umanioarelor si la cei care se baga unde nu le fierbe oala (in stiintele exacte adica). Mai bine ati scrie un articol despre literatii nostri care se prevaleaza in teoriile lor de argumente din matematici sau din fizica pe care nu o cunosc decit din cartile de popularizare a stiintei. Va doresc mai multa adecvare si mai multa logica. Talent aveti.
cititorule, da, m-am adaptat. poate vreti sa-mi cititi articole de teorie literara, asta-i altceva. dar cum sa nu fac referire la politica si fotbal cind vorbesc despre traian ungureanu? Observator cultural nu e Revista de istorie si teorie literara, imi pare rau. Nu avem nici Le Debat, e drept. Nu ca eu n-as vrea, dar inca nu da nimeni bani pentru asa ceva. Pe de alta parte, eu tocmai despre impostura ca stil vorbesc aici, deci nu poate fi vorba de un tenis pur argument-contraargument. Mi-e ca veniti dinspre stiinte exacte, pentru care va admir. Dar, daca cititi un Lire, de pilda, o sa vedeti ce fel de discurs practica un magazin cultural francez, asemanator cu cel al Observatorului. Repet, Le Debat nu avem, reveniti mai tirziu.
Draga Alex Matei,
Acum doua saptamani am postat unul dintre primele mesaje care salutau textul tau, dar cred ca aprecierea aceea nu poate fi repetata aici. Si iata de ce. E important sa se sublinieze caracteristici generale, puncte de convergenta ale unor contributii in viata culturala; cand un asemenea demers reuseste, el poate fi profund. Intereseaza tocmai acele aspecte culturale invariante la distanta de deceniu, lucruri clar delimitate, bine descrise si caracterizate cu maximum de limpezime. Orice altceva e anecdotica (pacat suprem pentru miza problematicii de fata). Nu cred ca s-ar merita polemica doar de dragul de a raspunde unuia sau altuia.
Mult mai interesanta si plina de substanta mi se pare postarea anonima de joi, 5 Martie 2009, 15:25. Asa ca nu putem spune ca pixelii s-au irosit, postarea aceea e un castig… In aceasta interventie, se vorbeste despre acel „spirit ludic al polemicii” pe care comentatorul nu-l apreciaza. Corect, corect, pentru ca reprezinta o mai mare pierdere de vreme decat, de pilda, à la pétanque, care e o activitate inteligenta… (Mai bine scrie despre asta, draga Alex, sunt sanse mai mari de a atinge profunzimea intr-acolo…)
Alexandru Matei e un poet de mare sensibilitate …
Nu pot sa inteleg insa cum de se preteaza la acest discurs prolix care pacatuieste printr-o meta-meta- conventie: se preface a prelua de la preopinent «asa-zise» argumente si ofera «asa-zise» demonstratii…. Un spirit ludic al polemicii pe care, sincer vorbind, nu-l gust deloc !
Idiosincrasie de «c-i-t-i-t-o-r» de revista care (intamplator) nu e nici scriitor, nici literat. Mai citesc si altii, nu ? doar nu toate revistele sunt destinate unui circuit intern – adica sa se citeasca doar semnatarii unii pe altii…. ! Sau nici macar atat, precum revista Idei in dialog in care am constatat ca semnatarii se ignora unii pe altii, nu se citeaza pe aceeasi tema etc. Inteleg ca aceasta revista e mai mult o vitrina in care multi ravnesc sa apara, chiar daca nu sunt nici cititori ai acestei reviste, nici interesati de profilul ei…
Mi-e sila, in presa romaneasca, de impuritatea genului de discurs ; nu se face distinctie intre un referat de doctorat si un articol in Idei in dialog. Intre publicistica de magazin (simpatica, gen : Traian Ungureanu) si eseul pe o tema anume, si, mai ales, intr-un orizont teoretic anume; intre argumentatia de tratat si rapunsul la un articol (HRP care le inverseaza de obicei : raspunde doct si trateaza lejer).
N-as vrea sa generalizez, dar la noi mi se pare ca nu exista abordari alternative ancorate, venite dinspre o disciplina sau alta; exista un singur stil : scrisul «digest», sa-l inteleaga toata lumea, fara categorii rebarbative (la ele se recurge doar ostentativ si de suprafata). In aceasta proza generica (care derapeaza cu voiosie spre politica, fotbal etc.) se face si critica, si eseu, si articol de filosofie, nimeni nu se jeneaza de impuritatea discursului: ba se invoca o disciplina intelectuala, ba se fac aceste gretoase referiri la partide politice si la mogulii de pe la noi….
Mi-e SILA pur si simplu sa citesc asemenea «melting-pot» (desi il stimez le Alexandru Matei – el este doar un ins adaptat la mediu, tinteste si el publicul larg) si as vrea sa fie combatuti intelectualii cu argumente consistente campului lor de manifestare (teorie si critica literara, filosofie, politologie etc.), in nici un caz cu invocarea lui Boc si a PNL-ului !
Ce cosmar ! sa asisti la goana asta arivista, de ierarhii si functii ravnite…. sa nu poti discuta intr-o tara altcumva decat in acest stil, incarcat vulgar cu sugestii, aluzii, à propos-uri la politica, la functii, la posturi…